La PNL s’appuie sur de nombreux modèles, certes enseignés et reconnus par la communauté scientifique lors de sa formation (à la fin des années 1970 et au début des années 1980), mais ayant été invalidés depuis.
La PNL n’ayant jamais questionné ses présupposés – c’est une discipline pratique, orientée vers l’application et non la spéculation – elle fait aujourd’hui dogmatiquement référence à des résultats datés. Ceci explique en partie son discrédit dans les milieux scientifiques.
Des concepts fondateurs contestés
L’exemple le plus frappant, outre l’interprétation des mouvements oculaires, est la référence à la très vulgarisée théorie du cerveau triunique qui veut que le cerveau soit composé de trois organes fonctionnels autonomes : le cerveau reptilien (siège des instints), le cerveau limbique (siège des émotions et de l’intuition) et le néo-cortex (siège de la pensée rationnelle et réflexive). Ce modèle est aujourd’hui unanimement rejeté par la communauté scientifique qui conçoit les aires cérébrales comme des ensembles en interaction, à une zone ne correspondrait pas une fonction déterminée. La PNL fait aussi référence à la grammaire générative et transformationnelle de Noam Chomsky, qui n’a jamais fait l’unanimité chez les linguistes.
A cela s’ajoute le fait que ces références éclectiques (neurologie, linguistique, psychologie, théorie de l’information,…) sont entachées d’imprécision. Ainsi Yves Winkin, professeur d’anthropologie de la communication, qui a travaillé avec certains acteurs de l’École de Palo Alto citée comme référence par les théoriciens de la PNL, qualifie cette dernière de « fraude intellectuelle », d’« exploitation de la confiance » et de « manipulation des idées et des hommes ».
Des thèses françaises mettent en avant que les résultats de la PNL seraient plus dûs à l’utilisation d’un maximum de moyens et de types de communication qu’à la reproduction de schémas comportementaux identifiés.
Les PNListes soulignent quant à eux que leurs détracteurs attaquent essentiellement les bases théoriques et non les observations faites. Le PNListe essaie de faire les observations adéquates, de les analyser et de reproduire des schémas connus.
Technique non Éthique ?
D’après certains détracteurs, les objectifs assumés de la PNL sont d’offrir des moyens d’influencer autrui par le biais de comportements capables de manipuler les réactions d’un interlocuteur.
Cet ensemble de comportements trouve sa force dans une relation de suggestion hypnotique dont on trouve les fondements dans le modèle Milton.
Cependant on sait par expérience, que ce modèle ne fonctionne que sur une population limitée ou alors dans des domaines bien déterminés.
Ici la raison s’oppose à l’« effet mouton » bien que les deux co-existent.
Cette limite de la technique a fait dire à certains anciens praticiens de la PNL que le « miracle tant escompté en matière de communication n’a pas eu lieu » (Le Mouel, 1991).
D’après des PNListes formés, on ne peut manipuler personne vers des objectifs qui lui seraient nocifs (la PNL utilise le terme « anti-écologique ») et une grande partie du travail du praticien est de déterminer l’écologie des demandes ou des objectifs du patient.
Par exemple, un patient demande d’arrêter de fumer.
Il se peut que ce comportement ait été constitutif de la formation de sa personnalité adulte lors de son adolescence.
Il est donc nécessaire de prendre en compte l’écologie psychique de ce comportement médicalement nocif pour faire revenir le patient sur sa décision passée de se mettre à fumer pour par exemple s’opposer à ses parents et s’affirmer en tant qu’adulte.
Le praticien pourra proposer des techniques pour ce faire mais ne pourra pas remplacer la décision d’arrêter de fumer du patient. C’est notamment le cas si ce dernier est venu sous la pression de son entourage et pas de lui-même.
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